Deuxième course du week-end et deuxième occasion gâchée par une manœuvre agressive d'un adversaire pour Fabio Quartararo à Buriram. Après avoir été percuté par Brad Binder lors du sprint, ce qui lui a fait perdre plusieurs places, le pilote Yamaha a cette fois fait les frais d'un contact provoqué par Franco Morbidelli.
Un excellent départ avait permis à Quartararo de passer de la sixième place sur la grille à la deuxième au premier virage, mais Pecco Bagnaia et Marc Márquez ont immédiatement repris l'avantage. Il a ensuite contenu Pedro Acosta et a eu un beau duel avec Brad Binder, finalement remporté par le pilote KTM. Le Français était cinquième quand il a été envoyé à terre par Morbidelli, de son côté pénalisé par un long-lap.
"C'est ridicule de tenter un dépassement aussi tardif sur les premiers tours, surtout qu'il avait juste à attendre deux lignes droites et il aurait pu me déposer", a analysé Quartararo. "Je trouve que c'est un peu n'importe quoi de faire ce genre de dépassement mais bon, écoute, c'est comme ça, je ne peux rien y faire. Ce n'était pas vraiment en mon pouvoir. Je trouve que c'est ridicule de faire des dépassements comme ça dans les premiers tours."
Ironie du sort, Morbidelli a porté son attaque au virage 8, celui qui avait déjà coûté cher à Quartararo samedi : "Je ne sais pas ce que j'ai fait à ce virage mais ça fait deux fois d'affilée que deux personnes me mettent hors course. Hier, c'était une manœuvre vraiment agressive. Aujourd'hui, c'était plus une attaque suicide. C'est la course et malheureusement, on ne peut pas contrôler les manoeuvres des autres."
Fabio Quartararo et Franco Morbidelli ont pu échanger après leur accrochage.
Photo de: Lorenza D'Adderio
"[La chute], je ne l'ai même pas vue mais avec la vitesse à laquelle il est arrivé sur moi au virage 8, je pense qu'il était assez loin au freinage et qu'il a juste relâché les freins", a ajouté Quartararo. "Je pense que c'était une manœuvre un peu trop optimiste. Ce matin, il était très rapide. Il fallait juste qu'il attende une ligne droite et il m'aurait doublé au virage 3. Il restait encore 20 tours, je ne pense pas que ces trois virages l'auraient empêché de faire le podium ou de gagner. Je n'ai rien de plus à dire sur lui."
Je pense qu'entre la troisième et la septième place, ça aurait pu être réaliste.
Fabio Quartararo a pu repartir mais a terminé à la porte des points, au 16e rang. La déception est d'autant plus grande que le champion du monde 2021, qui n'a jamais fait mieux que septième cette année, avait probablement de quoi décrocher son meilleur résultat de la saison : "Le podium, je ne sais pas, mais en tout cas, je sais que j'avais un très bon rythme."
"Après, des regrets... Ce n'était pas en mon pouvoir. Quand quelqu'un arrive aussi fort sur toi et que tu ne l'entends même pas, qu'il arrive comme ça, tu ne peux pas contrôler ça. Malheureusement, avoir des regrets... Je ne peux rien y faire. Je pense que c'était important de repartir et d'avoir des données sur la moto."
"C'est difficile [d'estimer le résultat possible] parce que j'ai toujours regardé où Bagnaia était sur les écrans", a précisé Quartararo. "Je voyais qu'il creusait l'écart, mais pas dans une ampleur folle. Je ne parle pas du podium. Peut-être que je me trompe totalement mais je pense qu'entre la troisième et la septième place, ça aurait pu être réaliste. Je regardais juste les écrans donc c'est dur d'être précis."
Fabio Quartararo (Yamaha)
Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images
Le warm-up, déjà disputé sur piste humide, n'avait pourtant rien de rassurant pour Quartararo, en difficulté avec l'électronique, ce qui avait des conséquences sur l'antipatinage et la gestion de la puissance. Il avait encore quelques soucis en course mais affichait des performances néanmoins encourageantes, et qui le sont restées malgré une Yamaha endommagée.
"On n'arrivait pas à bien gérer [l'antipatinage et l'accélération] donc dans les premiers tours, je récupérais beaucoup au freinage, mais dans les virages, on avait du mal. Mais le rythme était là pour faire un très bon résultat. Je ne sais pas exactement quel rythme avaient ceux de devant mais après la chute, je n'avais plus d'aileron à l'avant, j'avais le guidon tordu, je n'avais plus de frein arrière, j'avais le repose-pied à moitié [cassé]. Je pense que le rythme était assez bon. En plus, après une chute, on n'a pas la même énergie que quand on est devant avec les autres."
"On n'a pas tout le temps l'opportunité de rouler sous la pluie", a-t-il souligné. "Aujourd'hui, on avait la chance de le faire donc je pense que c'était important de faire plus de tours et de voir si on pouvait faire des chronos, de voir l'électronique, avec laquelle on a galéré tout le week-end."
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