INTERVIEW - IMRAN LOUZA : J'AI VRAIMENT L'ENVIE DE RECONSTRUIRE QUELQUE CHOSE AVEC LA SéLECTION

De retour en Ligue 1 depuis son transfert au Lorient FC en janvier dernier, Imran Louza nourrit de grandes ambitions aussi bien en club qu’en sélection qu’il aimerait retrouver après de nombreux mois d’absences.

Lors d’un entretien avec Hespress FR, l’international marocain a évoqué ses premiers pas avec l’équipe nationale, son absence en Coupe du monde 2022 et en CAN 2023 et dresse ses objectifs pour retrouver sa place au sein de l’effectif de Walid Regragui.

Hespress FR : Tu as débuté ta carrière internationale avec l’équipe A sous la houlette de Vahid Halilhdozic et tu comptes 14 sélections avec le Maroc durant lesquelles tu as marqué 2 buts, quel bilan dresses-tu de tes débuts?

Imran Louza : C’était des débuts assez particuliers parce que je crois que c’était en période de Covid… Pas période Covid, mais il n’y avait pas les supporters encore dans les stades. C’était les qualifications pour la Coupe d’Afrique et la Coupe du monde, je crois bien. Voilà, des premières sélections qui s’étaient super bien passées avec un groupe qui vivait déjà bien et des débuts qui ont commencé tranquillement avec aussi des matchs amicaux qui ont permis de prendre confiance. Et puis, un peu plus de compétition avec la CAN, avec la double confrontation contre le Congo pour la Coupe du monde. On est rentrés un peu plus dans le vif du sujet avec ces matchs-là et c’étaient des très bonnes expériences.

Tu as participé à la CAN 2021 durant laquelle le Maroc a été éliminé en quarts de finale face à l’Egypte, comment as-tu vécu cet épisode et les critiques des supporters?

C’était une première expérience internationale pour moi. C’est une expérience, c’est un apprentissage, forcément avec l’envie d’être ambitieux et d’aller chercher une coupe d’Afrique. Malheureusement, notre tour s’est arrêté en quart de finale et forcément, ce n’était pas un bon souvenir de perdre ce match là. Maintenant, dans la défaite, on apprend aussi et il ne faut pas avoir que le mal. Il y a aussi du bien dans ce qu’on avait fait et il ne faut pas retenir que le mal.

Une blessure t’as empêché de disputer la CDM 2022 avec le Maroc, comment as-tu vécu ce parcours historique de ta sélection loin des terrains? Avais-tu échangé avec tes coéquipiers?

Oui, un petit peu. Après, ils étaient un peu pris par cette Coupe du monde et c’est normal, ils ont vécu dans un autre monde durant ce mois. Et d’un point de vue personnel, une déception, forcément. Mais content que le Maroc arrive à se donner un nom dans le monde du football et ça permet d’avoir de la visibilité pour tous les Marocains et c’est tout bénéfique pour le pays. Donc, je suis content pour le pays, pour les supporters. Et ça a été une belle Coupe du monde pour le Maroc et j’en suis content.

Est-ce qu’il y a une certaine frustration de ta part de ne pas avoir participé à la Coupe du monde 2022, avec l’envie de prendre part à la prochaine en 2026 si le Maroc est qualifié?

Oui, forcément, il y a un aspect de… Pas de revanchard, mais l’envie d’aller chercher de nouvelles ambitions, de nouvelles envies. Il y a des choses qui vont arriver, qui vont être importantes pour le pays, et je vais tout faire pour y participer. Maintenant, je sais que ça ne va pas être évident. Les groupes se sont élargis aussi. Les joueurs ont tous l’ambition d’y participer et ça ne va pas être facile maintenant à travailler. C’est avec ça qu’on va être récompensé.

Le Maroc, considéré comme le grand favori, a vécu une élimination précoce en CAN 2023 en 8es de finale, à laquelle tu n’as pas pris part. Qu’est ce qui manquait à l’équipe selon toi? 

Je sais que l’équipe avait vraiment l’envie de faire quelque chose. Maintenant, il n’y a pas de critiques à avoir. Il y a aussi les équipes adverses qui abordent les matchs différemment. Forcément, au vu de la Coupe du monde aussi, les pays d’Afrique ont encore plus l’envie de battre le Maroc et c’est aussi normal. Donc, l’attente des équipes adverses n’était pas la même aussi. Et je pense qu’il fallait s’y préparer au mieux et anticiper ce genre de match contre ces pays d’Afrique. C’est un football différent aussi. Ce n’est pas évident. Pour l’avoir vécu, ce n’est pas évident. Maintenant, comme j’ai dit, c’est de l’apprentissage. Il ne faut pas tout demander d’un coup. Certes, il faut avoir de l’ambition, il faut avoir l’envie de décrocher des trophées, mais, chaque chose en son temps. Il y a une belle CAN qui arrive en 2025 et Il faut répondre présent au moment des événements. 

« Il y a de supers joueurs qui son arrivés dans l’effectif »

Après cette élimination, Walid Regragui a opéré de nombreux changements en faisant appel à de nouveaux visages tels que Eliesse Ben Seghir et Brahim Diaz lors du rassemblement de mars. Mais malgré ça, le rassemblement du mois de mars a montré quelques faiblesses et un manque d’efficacité devant le but. As-tu suivi les matchs face à l’Angola et la Mauritanie ? Qu’en as-tu pensé ?

C’est pareil, c’est des nouvelles C’est des nouveaux joueurs. On ne peut pas avoir des automatismes aussi faciles, surtout quand il y a des nouveaux joueurs. Ce n’est pas évident. C’est avec le temps que ça se construit. Si les joueurs réussissent à se comprendre, à se connaître au fur et à mesure du temps, ce ne sera que bénéfique et ce sera forcément plus facile aussi sur le terrain. Il ne faut pas espérer de la magie du jour au lendemain aussi. Il y a des supers joueurs qui sont arrivés dans l’effectif et je suis sûr que ça va payer pour les prochaines échéances. 

Qu’as-tu pensé des prestations des nouveaux joueurs qui ont intégré la sélection tel que Eliesse Ben Seghir que tu côtoies en Ligue 1?

C’est un joueur avec beaucoup de talent. Je me souviens plus de son âge, mais j’ai été très surpris de l’apprendre. Je crois que c’est un 2004. C’est quelqu’un de très jeune qui a tout l’avenir devant lui. Je l’avais rencontré contre Monaco juste avant qu’il parte en sélection. Il est rentré et je sentais que c’était un talent. Mais il a tout le temps de grandir, il faut pas trop lui mettre la pression. Et s’il a vraiment l’envie d’aider le Maroc à faire de belles choses, il le fera sans aucun problème.

« Je sais que ça peut tourner en ma faveur, c’est à moi de répondre présent au bon moment »

Penses-tu que l’exploit du Maroc en CDM a poussé de plus en plus de binationaux à choisir de représenter l’équipe nationale?

Depuis un certain moment, les clubs aussi, quand tu es jeune, poussent vers les pays d’Europe. Ce n’est pas évident de prendre une décision aussi facilement. C’est pour ça qu’aujourd’hui, il y en a beaucoup qui sont entre deux. Si ce n’était que deux, trois exemples, je trouverais ça un peu bizarre, mais c’est beaucoup trop d’exemples qui font dire que c’est peut-être C’est pour ça que les joueurs sont aussi hésitants. Mais comme j’ai dit, le Maroc a fait une très belle Coupe du monde et je pense que ça aide les binationaux à prendre cette décision. Après, personnellement, ce n’est pas ce qui m’avait fait prendre ma décision, mais sûrement pour les autres, je n’ai pas envie de parler à leur place, mais ça aide forcément quand un pays d’Afrique est représenté dans le dans le monde à l’international, encore plus avec la Coupe du monde.

Espères-tu un retour en sélection pour prendre part à la CAN 2025 qui se jouera au Maroc?

Je l’espère, forcément. C’est une ambition pour moi de participer participer à ces événements avec ce pays. J’ai vraiment l’envie de reconstruire quelque chose avec la sélection. Il y a eu deux années difficiles pour moi où il y a eu beaucoup de bas, mais je ne compte pas lâcher. Je sais que je peux participer et je peux faire partie de ce groupe-là. J’ai vraiment l’ambition de l’être. Avec le travail, avec l’accumulation aussi des matchs, je sais que ça peut tourner en ma faveur et c’est à moi de aussi répondre présent au bon moment.

“Le championnat anglais ne me correspondait pas”

Parlons de ta carrière en club. Tu as rejoint le FC Lorient lors du mercato hivernal en provenance de Watford marquant ainsi ton retour en Ligue 1, quel bilan dresses-tu depuis ton arrivée?

Ça fait du bien de retrouver la Ligue 1. J’ai connu une année et demie en Championship pas évidente. Ce n’est pas forcément un championnat qui me correspond, avec tout le respect que je dois à ce championnat-là. Mais mon arrivée a été aussi bonne. Comme je l’espérais, avec l’ambition que j’avais de vraiment créer du renouveau dans cette équipe, il y avait déjà beaucoup de joueurs qui étaient un peu la tête cette base à mon arrivée. Et le fait d’arriver, ça a ramené aussi peut-être de la fraîcheur pour tout le monde, que ce soit moi et les autres recrues aussi. Il y a eu une arrivée assez satisfaisante, j’ai envie de dire.

Ton entrée de jeu lors du nul face à Monaco le 17 mars dernier a fait du bien à l’équipe comme l’a exprimé ton coach, comment jugerais-tu ce match et ta prestation?

Quand tu commences un match et quand tu rentres en tant que remplaçant, c’est toujours différent dans la tête. Il y avait deux-un quand je suis rentré, il restait du temps pour revenir. J’avais vraiment l’envie de montrer au coach que j’étais là, que j’étais présent pour les aider aussi. C’est vraiment avec l’énergie, l’envie que j’avais, que j’ai réussi à faire de belles choses dans cette entrée. Maintenant, comme j’ai dit, c’est l’histoire d’un match. Ce jour-là, ça a On est en la faveur de notre équipe et j’en suis ravi, forcément. Maintenant, il faut être encore plus ambitieux et essayer de commencer les matchs.

Quelle relation entretiens-tu avec ton entraîneur Régis Le Bris?

Bonne, très bonne. On a les mêmes idées de jeu. Il a envie de ressortir les ballons comme j’aime, il a envie qu’on garde le ballon comme j’aime. On s’entend bien.

Comptes-tu prolonger ton contrat au sein du FC Lorient?

Chaque chose en son temps. Je suis venu ici vraiment avec l’ambition de maintenir le club en Ligue 1 et d’avoir du temps de jeu aussi. C’est important, il faut le souligner. Je sais qu’en faisant de belles choses, il y a des choses qui peuvent s’ouvrir. Donc, je ne me pose pas trop de questions. J’essaie de prendre ce qu’il y a à prendre, de jouer, de prendre du plaisir et derrière, ça viendra tout seul. Je ne me fais pas de souci.

Est-ce qu’un retour au FC Nantes peut être envisageable ? C’est ton club formateur, c’est là où tu as explosé. Est-ce que ce n’est pas dans un coin de ta tête ?

Sur le court terme, je ne pense pas que c’est quelque chose qui me prend à cœur. J’attache une importance à ce club tout de même. J’ai vécu des très belles années là-bas en tant que jeune. C’est des très beaux souvenirs que j’ai. C’est là où j’ai appris à jouer au foot. C’est forcément un club que j’affectionne fortement. Mais sur le court terme, je ne pense pas. Après, on ne sait pas de quoi est fait demain. On ne sait pas quelle opportunité aussi peut venir à soi. Donc, je ne ferme aucune porte, je suis ouvert à plein de choses.

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